Elle est située elle aussi sur le front de Barraux, mais
du côté de la Savoie.
Elle est projetée dès 1692 par Vauban, commencée en
1706, toujours en construction en 1723 et en 1727. Elle ne
sera terminée que vers le milieu du siècle.
Elle est construite sur trois niveaux, mais du côté de
Barraux, le rez-de-chaussée est aveuglé par le parapet, ce
qui était aussi le cas de la caserne 28. Elle aussi a perdu
ses cheminées et une partie des tableaux de ses fenêtres ;
celles-ci ont été remplacées par de lourdes portes de fer.
Enfin, l’extrémité donnant sur le front de Savoie a été
reliée au XIXe siècle par une traverse à la grande poudrière.
La caserne 17 B est rattachée au bâtiment d’entrée par
deux arcs-boutants superposés. Ceux, symétriques, qui
reliaient la caserne 28 au même bâtiment de l’entrée ont
disparu.
"Du fait de (la proximité des remparts), son
rez-de-chaussée est "à l’épreuve", couvert par
des voûtes d’arête en ardoises. Les escaliers de ces deux
bâtiments (les casernes 17 B et 17 C) sont en pierre (ou béton
lorsqu’ils ont été refaits) jusqu’au premier étage, et
en bois pour les autres niveaux. De nombreux percements dans
les refends ont agrandi les chambres en détruisant la plupart
des cheminées. (…) Quant aux combles, ils étaient en général
utilisés comme magasins. Leur plan est totalement libre."
[Granet
et Piccardi]
Les logements des officiers, situés à l’extrémité du
côté de la Savoie, se distinguent d’abord par un élargissement
du bâtiment à ce niveau, mais aussi par le traitement plus décoratif
de certains éléments : les cheminées, au manteau orné
d’un tableau mouluré, le dessin recherché des balustres
des escaliers. Un couloir axial permet aux officiers d’accéder
à une sortie privée.
Au rez-de-chaussée, près du rempart, les pièces sont
naturellement sombres et humides et leur seul éclairage
provient d’un puits d’aération. Il était donc normal
qu’elles aient servi de cellules, pour les militaires punis
ou pour les prisonniers de guerre pendant des siècles, mais
aussi pour les détenus civils de la dernière guerre :
politiques, droit commun ainsi que, en août 1942, des juifs
victimes des rafles, en transit vers Auschwitz. C’est ainsi
qu’on peut encore voir une porte intérieure qui témoigne
du passé carcéral du fort : elle est épaisse et munie
d’un guichet doublé d’une grille.
Nous verrons plus loin que la caserne N° 17 C a joué un rôle
analogue.
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La caserne 17 B, entre le bâtiment
d'entrée et l'arsenal (Maquette)
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